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VOYAGES DIVERS ET MOTIVATIONS...

Arrivee avion trinidad redimensionner                            Les voyages…

Partir et oublier un peu sa routine, rompre avec le quotidien, s'évader… Aller à la recherche de nouveaux paysages, climats, cultures… Et au final, accumuler kilomètres et décalages horaires pour l'objectif inconscient de se découvrir soi-même…

Il est Finmark rocheux 2des noms qui laissent indifférent, ne titillent pas l'imagination. Par contre et sans que l'on comprenne pourquoi, d'autres nous font rêver…

Je me souviens en 1980 lorsque nous préparions depuis les Pyrénées Orientales un voyage au Cap Nord avoir été séduit par les noms de Karasjok et Kautokeino, villes nordiques. Mais pourquoi cet impact dans mon imaginaire ? Auto persuasion ? Car après tout il s'agit de petites villes de Norvège posées sur les lichens, entre des bouleaux nains sur une toundra balayée par les vents et parcourue par des rennes… Karasjok ?

J'y ai découvert une minuscule église de bois et mes doigts se souviennent encore du doux contact avec ce vieux bois cérusé, une merveille de simplicité. Et ces jours qui s'allongent démesurément jusqu'au soleil de minuit sur la pointe rocheuse aride du Cap Nord…

Liane tourmenteeEt plus tard, en partance pour la Guyane française, la tache indélébile du bagne de Cayenne, Saint-Laurent du Maroni tenaillaient mon esprit. Pourtant la terre de la grande punition, l'enfer vert, cette gigantesque et impénétrable Amazonie soulevaient des questions, appelaient à la découverte. Le forestier que j'étais commença à rêver sur des noms d'essences amazoniennes qui m'étaient alors totalement inconnues. Wacapou, angélique, cœur dehors et jusqu'à leur appellation scientifique ! Comment résister au charme d'eperua falcata ? Le chasseur quant à lui bouillait d'impatience. Je rêvais de félins, de tapirs… Les conversations avec des anciens de Guyane apportaient de l'eau à mon moulin, exacerbaient l'onirique. Mais le plus beau dans un rêve reste sa concrétisation et en la matière la forêt amazonienne aura su me combler. À cette époque Saint-Laurent du Maroni était un petit paradis et j'y retrouvais avec délice les odeurs de mangues écrasées connues au Sénégal avant les années soixante. Surmontant quelques appréhensions de métropolitain pas encore tropicalisé, j'y pénétrais tête baissée, mais complètement submergé par les sons, couleurs et formes. Chaque immersion dans cette cathédrale végétale apportait sont lot de découvertes et d'émerveillements, y compris au prix d'attaques de multiples espèces de guêpes très susceptibles et de violents orages sur la gueule. Après tout c'était mon travail et je passais mes journées en forêt en compagnie de mes ouvriers forestiers. Ceux-ci virent rapidement en moi un passionné et c'est ainsi que se combla le fossé culturel. À leur contact j'apprenais rapidement la jungle. Je découvrirai une série de septs chutes en jungle profonde, officiellement nommées par l'IGN du nom de notre armurerie : "Chutes du VIEUX BROUSSARD". Ô joie indicible de fouler des espaces réputés inviolés. Une possibilité rarissime à notre époque... Et ces fleuves majestueux parcourus en pirogues creusées à la main dans un tronc d'angélique… Comment ne pas admirer la virtuosité de ces piroguiers anonymes confrontés à l'absolu, franchissant des rapides tumultueux ? Savoir lire le fleuve est leur talent, leur science apprise sur ces eaux turbides et bouillonnantes.

Pinewood getaway etang fond ecran 2L'homme est un éternel insatisfait et nous ne saurions nous inscrire dans une routine qui n'est pas dans nos gènes. D'autres grands espaces nous appelaient et évidemment devaient marquer une rupture totale avec le quotidien actuel. C'est ainsi que nous quitterons la Guyane au bout de vingt ans pour le Québec. J'avais démissionné de l'Office National des Forêts et avec Maria créé une armurerie qui allait jouir d'une excellente réputation. Au Canada nous travaillerons énormément, investirons lourdement, construirons des chalets hauts de gamme, doublerons la surface de la maison en la portant à un peu moins de cinq cents mètres carrés, aménagerons un parc d'agrément, creuserons un étang. Nous perdrons dix ans et beaucoup d'argent dans ce qui reste néanmoins une expérience de vie. Ce sera notre erreur boréale, la douloureuse rançon du rêve… Il ne sert à rien de pleurer sur le lait renversé et l'avenir est toujours devant. Une fois de plus nous nous mettrons face à un globe terrestre que nous ferons tourner au grè de nos aspirations. Et il en fera des tours, ce globe !

Ce sera enfin le retour en Amazonie que nous n'aurions jamais dû quitter. Sacrée Amazonie, ma source d'inspiration... Tu es ce que j'aurai vu de plus beau de toute ma vie. Fantastique espace naturel où j'aurai connu des échelles de valeurs différentes, des gens exceptionnels, souvent pittoresques, toujours truculents.

Panoramqie joel dans llanos rp

Tous ces voyages et les rêves précédant les aventures en faisant le piquant auront contribué à bien remplir nos vies. Car si l'aventure est parfois dangereuse, la routine est toujours mortelle. L'homme libre est nomade. Aux mauvaises langues prétendant que contrairement au sédentaire qui construit, le nomade profite des réalisations des autres, je répondrai que les conséquences de tous nos voyages sont visibles sur Google Earth et que ce sont des sédentaires qui en profitent désormais. La Bolivie nous ouvrait son immense Llanos, écosystème proche du Pantanal brésilien. Maria l'Andalouse y retrouve avec bonheur sa langue maternelle et nous continuons à vivre un rêve… Nos valises sont-elles enfin définitivement posées ? La Bolivie est un pays très diversifié, permettant de passer sur moins de quatre cents kilomètres de la forêt amazonienne aux neiges éternelles, avec tous les étages possibles de climats et végétation. Largement de quoi découvrir. Et rêver...

 

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