Soiree poesie Chutes Coulonge

Concours de poésie. Site des chutes Coulonge au Pontiac, Québec, Canada.
Bien que plus à l'aise dans le roman d'aventure ou le livre technique, j'ai commis en 2011 cette poésie (en alexandrins s'il vous plait !) évoquant le cycle des saisons et du parler "vieux français" via un travailleur de la drave (Transport des grumes de bois par flottage). Un travail épuisant....
J'en communique le texte ci-dessous.

Le vieux François.

Une rivière chantante, se perdant en contours...
Des chevreuils enivrés par la venue des amours...
De patientes saisons espérant leur retour.
Mais ces hommes haletants, ombres dans la fin du jour.

De lourds troncs amassés, luisant au clair obscur...
Un flot de sueurs, de peines, poussées par le courant,
à tous ces corps éreintés, rendaient la vie dure.
Et cette nuit trop courte, fausse fin des tourments.

Le pas lourd, reins rompus, il referma la porte,
se cala, brisé prés d'une clarté éphémère.
Dans l'agreste logis, de douces lueurs l'exhortent
à veiller sa moisson, sa complice pour l'hiver.

Bientôt, d'Arlequin la sylve inséparable,
s'écorchant lentement en orgie de couleurs,
du blafard des bouleaux aux furies des érables,
d'une sombre dormance prédirait les horreurs.

Des langues de gel, hurlées par un vent sauvage,
à l'assaut des rochers tenteraient l'avantage.
Le long leu insatiable, errant sous le verglas,
volerait sa pitance, l'arrachant aux frimas.

Savourant sa victoire, un chaud soleil d'avril,
des ultimes névés lécherait les ossements.
Et la truite vorace, fuyant les cours volubiles,
briserait le miroir de l'eau bleue des étangs.

Ouvrage ou saisons, François parlait d'expérience.
Il quitterait l'abri, retrouvant la présence
d'un ami solitaire lui rendant la réplique.
Un genre de vieux françois. Irisé d'Amérique.

Joel DEPLANQUE
Lac Lawless, 2011 "

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